Mesdames et messieurs,

 

Nous sommes réunis aujourd'hui afin de commémorer le 65ème anniversaire de la bataille de Dïen Bïen Phû et la fin de la guerre en Indochine qui interviendra quelques semaines plus tard (21 juillet 1954)

 

Dïen Bïen Phû dont la bataille , comme un coup de tonnerre réveilla notre pays et qui stupéfia le monde, gronde encore aujourd'hui.

Dïen Bïen Phû dont la chute, sans reddition, reste comme le symbole du courage du soldat au-delà de lui-même qu'il fût au sol ou dans les airs,et  dans l'exécution d'une mission sacrée pour lui-même.

Dïen Bïen Phû fût la bataille la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après seconde guerre mondiale, et l'un des points culminants des guerres de décolonisations.

Dïen Bïen Phû où huit bataillons de parachutistes parmi les meilleurs ont été sacrifiés, et ce, sans hisser le drapeau blanc après 57 jours de combats acharnés.

Dïen Bïen Phû où l'on peut estimer à près de 8000 le nombre de soldats Vietminh tués pendant la bataille et à 2300 celui des tués dans les rangs de l'armée Française.

 

À l'issue de cette bataille, près de 12000 soldats du corps expéditionnaire Français sont faits prisonniers.

 

Tous ces soldats prisonniers devront marcher à travers la jungle et la montagne sur plus de 700 Km, et ce durant 42 jours dont 37 sous la pluie pour rejoindre les camps situés aux confins de la frontière Chinoise. Ceux qui étaient trop faibles mourraient ou étaient achevés sur place. Plus de 70% de ces héros décédèrent pendant leur marche vers les camps, ou alors en captivité.

 

Ils sont morts de sous-alimentation, de mauvais traitements, d'absence de soins dans des régions propices à toutes sortes de maladies ou alors, ils  furent exécutés sommairement.

 

Une fois arrivé dans les camps, un autre calvaire attendait les prisonniers, ceux qui auront survécu à cette marche forcée de plus de 700 Km furent internés dans des conditions effroyable, leur alimentation quotidienne se limitait à une boule de riz pour les valides, une soupe de riz pour les agonisants; un grand nombre de soldats sont morts de dénutrition et de maladie, ils n'avaient droit à aucun soin médical. L'inventaire des maladies qui touchent tous les prisonniers valides et blessés est éloquent: Ictères,tuberculose, scorbut, béribéri, ascaris, dénutrition et affections neuropsychiatriques, pour ne citer que les maladies les plus courantes. Il faut y ajouter les mouches, les poux,les tiques, les puces, les rats, la gale, la crasse, les moustiques, les vers, la vermine, la faim, la soif, les escarres, les brimades et les tortures morales, ainsi que le lavage de cerveau qui commence avant l'arrivée des prisonniers dans les camps.

 

La majorité des tentatives d'évasion ont échoué malgré l'absence de barbelés ou de miradors de surveillance, la distance à parcourir était trop grande pour espérer survivre dans la jungle, surtout pour des prisonniers très diminués physiquement, ceux qui étaient repris étaient exécutés.

 

Sur près de 12000 soldats du corps expéditionnaire Français fait prisonnier, 7800 ne reviendront jamais.

 

La victoire du Viêt Minh à Dïen Bïen Phû annone le désengagement des Français d’Indochine à l'issue des accords de Genève qui, le 21 juillet 1954 mettent fin au conflit Indochinois en reconnaissant le gouvernement démocratique du Vietnam.

 

À la suite de la signature des accords de paix de Genève, reconnaissant la création de deux Vietnam libres et indépendants, la France et le Vietminh s'entendent sur le principe d'un échange de prisonniers. Les prisonniers de Dïen Bïen Phû survivants seront livrés à la Croix Rouge Internationale.À leur libération , les prisonniers sont des fantômes,squelettes vivants, erratique, détruits par le lavage de cerveau qu'ils ont enduré quotidiennement, ils ne sont plus que des ombres.

 

Oui, 65 ans après, le devoir de mémoire s'impose à tous

 

Dans la ferveur et le recueillement, nous nous inclinons devant la mémoire de tous ces combattants d'Indochine et leur rendons un hommage solennel et vibrant.

 

 - Que gloire et paix leur soient rendues.

 - Que le devoir de mémoire fasse que la France ne les oublie jamais.

 

Enfin, et puisque cette cérémonie commémorative se déroule dans le square Foch de la ville de Chauny, gardons à l'esprit la célèbre citation du maréchal.

 - Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie

 - Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir

 

 

Écrit  par Mr Jean-Claude PODEVIN

 

 

Cérémonie commémorative le samedi 11 mai 2019 à Chauny (02300)

 

"UNION NATIONALE DES PARACHUTISTES"

 

Le Président Départemental (Aisne)

Administrateur National

Monsieur Jean-Claude PODEVIN